Association Jean Carmignac



L'association tient son nom de l'abbé Jean Carmignac, cet éminent savant hébraïsant dont les travaux scientifiques aboutissent à démontrer, d'une façon qui semble décisive, que les Évangiles, écrits très tôt et en langue sémitique, ont une valeur historique de premier ordre et sont les témoignages de disciples qui ont suivi Jésus ou de ceux qui les ont interrogés. Elle a pour but de faire connaître l'œuvre spirituelle et scientifique de ce prêtre et celle de tous les chercheurs qui, comme lui, contribuent à défendre l'historicité des Evangiles en s'attachant à la seule valeur d'arguments incontestables, appuyés sur des sciences telles que : l'histoire, la philologie, l'archéologie, la papyrologie...



Accueil > Français > Thèmes > Les Linges > Les Linges

Auteur :

Jeanne Ducatillon - Bulletin Nr. 3

Que voit Simon Pierre pénétrant dans le tombeau le matin de Pâques ? selon la Bible de Jérusalem, nouvelle édition 1998, « Il voit les linges gisant à terre, ainsi que le suaire qui avait recouvert sa tête ; non pas avec les linges, mais roulé à part dans un endroit. »

L’expression ’dans un endroit’ rend exactement les trois derniers mots grecs ’eis héna topon’ ; mais elle n’ajoute aucune précision à la phrase et y apparaît comme un inutile remplissage. L’édition précédente (1995) portait ’roulé dans un endroit à part’. Cet ordre des mots était meilleur. On pouvait cependant lui reprocher de ne pas suivre le grec et d’avoir transporté abusivement à la fin, le mot ’khoris’, ’à part’, placé plus haut. Quant à traduire ’dans un seul endroit’ selon l’autre sens de ’héna’, ce serait acceptable, s’il y avait dans ce qui précède un terme signifiant ’disséminé’ ou ’éparpillé’ qui permettrait d’établir un contraste entre les linges répandus çà et là et le suaire ramassé en un seul point. Or, il n’y en a pas. ’Keiména’, le participe passé apposé aux linges, ’othonia’, ne peut avoir ce sens.

Pierre, entré dans le tombeau le matin de Pâques, cherche à comprendre le spectacle qui s’offre à lui. Le verbe théorei employé ici marque en effet un regard attentif, plus inquisiteur que le simple blépei. Ce qu’il voit d’abord et qui doit l’étonner, ce sont les linges aplatis, ’keiména’ : ils ont perdu leur enflure, le corps qu’ils recouvraient ayant mystérieusement disparu. Son regard tombe ensuite sur le soudarion. Mais, autre sujet d’étonnement, ce soudarion n’est pas à plat keimenon comme les autres linges ; il présente un renflement entetuligménon. En outre, il n’est pas là où on s’attendait à le trouver. Au lieu d’être parmi les autres linges, il est séparé d’eux, comme l’indique clairement le mot ’khoris’ souvent traduit par ’à part’. de plus, il devrait, selon le rituel, occuper l’emplacement de la tête. Mais l’adjectif ’atopon’ que nous lisons maintenant dans le texte, interdit de le supposer à cet endroit. Formé en effet du préfixe a et du nom topos, il signifie selon le sens premier qu’il doit à l’étymologie et qu’indiquent tous les dictionnaires ’hors de son lieu et place’.

Ces faits, joints au plus stupéfiant de tous, l’absence du cadavre, suggèrent l’hypothèse d’une irruption de voleurs dans le sépulcre. Mais quel voleur aurait pris la peine d’ôter les linges et de défaire les ligatures pour n’enlever que le corps ?

Tous les accessoires funèbres se trouvent donc encore présents dans le tombeau, lorsque Simon Pierre y pénètre en ce matin de Pâques. Mais il n’en voit aucun dans la position où il devait se trouver le vendredi soir après l’ensevelissement et, mystère supplémentaire, le corps n’est plus là.

A la différence de Luc (24,12), Jean ne dit pas l’étonnement de Pierre devant ce spectacle insolite. Mais le mot final atopon, par ses sens dérivés, le laisse entendre.

Voici la traduction :

Simon Pierre observe les linges à plat et le suaire qui était sur la tête (de Jésus) non pas avec les linges, mais séparé d’eux, enroulé et refermé sur lui-même, hors de sa place.

Jeanne Ducatillon


Documents dans cette section


Merci pour les cotisations et merci à celles qui vont suivre… Nous en avons besoin.

La cotisation est fixée à 25 euros annuel. Nous vous rappelons que sans elle, ni le bulletin ni le site ne peuvent exister, ni, bien sûr, aucun développement de la diffusion ou du site. Envoyez votre chèque rédigé au nom de "Association Jean Carmignac", à l'adresse de notre siège social :

Association Jean Carmignac,
chez Dominique Viain,
87 boulevard Beaumarchais
75003 Paris.

(Notez bien cette adresse qui est à la fois notre adresse postale et celle de notre siège social.)
Voici les indications nécessaires pour les adhérents qui désirent utiliser nos IBAN et BIC pour leur cotisation ou leurs dons :
N° de compte : 44 655 98B
Domiciliation : La Banque Postale, Centre Financier : La Source.
IBAN (Identifiant international de compte) : FR73 2004 1010 1244 6559 8B03 396.

BIC (Identifiant international de la banque) : PSSTFRPPSCE.



Articles choisis au hasard


Flavius Josèphe : Jésus roi n’ayant pas régné, crucifié par les Juifs

Jacqueline C. Olivier


« Jésus roi n’ayant pas régné, crucifié par les Juifs parce qu’il annonçait la ruine de la ville et la désolation du Temple » Nous continuons à explorer cette fameuse « version slavone » La prise de Jérusalem, que nous pensons, en suivant les travaux très approfondis d’Etienne Nodet [1], provenir authentiquement du premier récit que Flavius Josèphe dit avoir écrit « dans la langue de ses...
Historicity of the Gospels

Marie Christine Ceruti


LA BARQUE DE JÉSUS

Françoise Demanche - Bulletins Nr. 2


Photo de la "barque de Jésus" que le Ministère du Tourisme israélien nous a gracieusement adressée par l’intermédiaire de l’Office National Israélien du Tourisme de Milan. Nous les remercions vivement l’un et l’autre. Deux archéologues amateurs ont découvert - en 1986 - la carcasse d’un vieux bateau, envasé près de la rive de Génésareth en face de l’ancien site de Magdala, patrie de la...
Powered by Cryptos Advanced System