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Le serment anti-moderniste


février 2004 N° 21
Auteur :

Saint Pie X, 1910

Pie X avait imposé l’obligation de prêter ce serment à tous les nouveaux prêtres. Vu la gravité de la situation nous en proposons la lecture à nos adhérents. Ce texte se trouve dans Saint Pie X, Ecrits Doctrinaux, aux Editions Téqui, qui nous ont aimablement autorisés à le reproduire. Les mots en italiques le sont aussi dans le texte original latin.

Moi … embrasse, et reçois fermement toutes et chacune des vérités que l’Église, par son magistère inerrant, a définies, affirmées et déclarées, principalement ces chefs de doctrine qui sont directement dirigés contre les erreurs de ce temps.
Et d’abord, je professe que Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être connu et donc aussi démontré d’une manière certaine par la lumière de la raison, par le moyen des choses qui ont été faites, c’est-à-dire par les oeuvres visibles de la création, comme la cause par son effet.
En second lieu, j’admets et je reconnais les arguments externes de la Révélation, c’est-à-dire les faits divins, parmi lesquels, en premier lieu, les miracles et les prophéties, comme des signes très certains de l’origine divine de la religion chrétienne. Et, ces mêmes arguments, je les tiens pour parfaitement proportionnés à l’intelligence de tous les temps et de tous les hommes, et même du temps présent.
Troisièmement : je crois aussi d’une foi ferme que l’Église gardienne et maîtresse de la parole révélée, a été instituée d’une manière prochaine et directe par le Christ en personne, vrai et historique, durant sa vie parmi nous, et je crois cette Église bâtie sur Pierre, chef de la hiérarchie apostolique, et sur ses successeurs jusqu’à la fin des temps.
Quatrièmement : je reçois sincèrement la doctrine de la foi que les Pères orthodoxes nous ont transmise des Apôtres, toujours dans le même sens et la même interprétation. C’est pourquoi je rejette absolument la supposition hérétique de l’évolution des dogmes, d’après laquelle ces dogmes changeraient de sens pour en recevoir un différent de celui que leur a donné tout d’abord l’Église. Et pareillement je réprouve toute erreur qui consiste à substituer au dépôt divin confié à l’Epouse du Christ et à sa garde vigilante une fiction philosophique ou une création de la conscience humaine, laquelle formée peu à peu par l’effort des hommes, serait susceptible dans l’avenir d’un progrès indéfini.
Cinquièmement : Je tiens en toute certitude et je professe sincèrement que la foi n’est pas un sens religieux aveugle surgissant des profondeurs ténébreuses de la « subconscience » moralement informée sous la pression du cœur et l’impulsion de la volonté ; mais bien qu’elle est un véritable assentiment de l’intelligence à la Vérité acquise extrinsèquement par l’enseignement reçu ex auditu, assentiment par lequel nous croyons vrai à cause de l’autorité de Dieu dont la véracité est absolue, tout ce qui a été dit, attesté et révélé par un Dieu personnel, notre créateur et notre Maître.
Je me soumets également, avec toute la révérence voulue, et j’adhère de toute mon âme à toutes les condamnations, déclarations et prescriptions contenues dans l’Encyclique Pascendi et dans le décret Lamentabili, notamment en ce qui concerne ce qu’on appelle l’histoire des dogmes.
De même, je réprouve l’erreur de ceux qui prétendent que la foi proposée par l’Église peut être en contradiction avec l’histoire et que les dogmes catholiques, dans le sens où ils sont entendus aujourd’hui, sont incompatibles avec les origines plus authentiques de la religion chrétienne.
Je condamne aussi et je rejette l’opinion de ceux qui prétendent dédoubler la personnalité du critique chrétien, celle du croyant, celle de l’historien, comme si l’historien avait le droit de maintenir ce qui contredit la foi, ou comme s’il lui était loisible, à la seule condition de ne nier directement aucun dogme, d’établir des prémisses d’où découlerait cette conclusion que les dogmes sont ou faux ou douteux.
Je réprouve pareillement cette méthode d’étude et d’interprétation des Saintes Écritures qui, faisant litière de la tradition de l’Église, de l’analogie de la foi et des règles du Siège apostolique, s’inspire des méthodes de travail des rationalistes et, avec autant d’audace que de témérité, n’accepte comme suprême et unique règle que la critique textuelle.
En outre, je rejette l’opinion de ceux qui prétendent que, dans l’exposition des questions historiques et théologiques, le savant ou quiconque s’occupe de ces matières doit d’abord se débarrasser de toute idée préconçue, soit au sujet de l’origine surnaturelle de la tradition catholique, soit au sujet de l’assistance divinement promise pour la conservation perpétuelle de chaque point de vérité révélée, pour interpréter ensuite les écrits de chaque Père en dehors de toute autorité sacrée, d’après les seuls principes de la science et avec cette indépendance de jugement que l’on a coutume d’apporter dans l’étude d’un document profane quelconque.
Enfin, d’une manière générale, je professe être complètement indemne de cette erreur des modernistes, prétendant qu’il n’y a, dans la tradition sacrée, rien de divin ou, ce qui est pire, admettant ce qu’il y a de divin dans un sens panthéiste, de telle sorte qu’il ne reste rien de plus que le fait pur et simple, assimilable aux faits ordinaires de l’histoire : à savoir, le fait que des hommes, par leur travail, leur habilité, leur talent, continuent à travers les âges postérieurs, l’école inaugurée par le Christ et ses Apôtres. Pour conclure, je soutiens avec la plus grande fermeté et soutiendrai jusqu’à mon dernier soupir la foi des Pères sur le critère certain de la vérité qui est, a été et sera toujours dans l’épiscopat transmis par la succession des apôtres (Iren.IV.C.26) ; non pas de telle sorte que cela seul soit soutenu qui peut sembler mieux adapté au degré de culture que comporte l’âge de chacun, mais de telle sorte que la vérité absolue et immuable, prêchée dès l’origine par les apôtres, ne soit jamais ni crue ni entendue dans un autre sens (Poeser.C.28).
Toutes ces choses, je m’engage à les observer fidèlement, intégralement et sincèrement, à les garder inviolablement et à ne jamais m’en écarter, soit en enseignant, soit d’une façon quelconque, par mes paroles et mes écrits.
J’en fais le serment, je le jure ; que Dieu me vienne en aide et les saints Évangiles de Dieu.



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